Les objets, fruits, de créateurs, deviennent à leur tour porteurs d’histoires. Ils deviennent acteurs dans l’existence de celui qui les choisit. Ils sont intrinsèquement liés aux cultures et aux modes de ceux qui les possèdent.

Mon regard s’est posé sur certains d’entre eux, émotionnellement, historiquement, car ils sont une trace de mon passé et constituent une part de ma vie. Ils ont été les témoins de mon histoire familiale.

J’ai voulu, dans cet exercice illustratif, leur faire jouer un rôle dans une mise en situation lyrique, poétique, résolument ouverte, pour que chacun, à son tour, puisse au fil des pages retrouver ses propres souvenirs, ou leur rêver un nouveau souffle.

Par ses multiples déformations possibles, par leur capacité inventive, les souvenirs sont des faiseurs de mémoire. Le réel et l’illusion se côtoient au gré de nos vides, de nos espérances, de nos besoins.

Les objets deviennent des passeurs de vie. La transformation des récits donne sens à notre existence. Ici cela m’a permis une réappropriation personnelle d’un passé.

C’est le sentiment de redonner corps à nos fantômes aux travers des « témoins ».

« Tout ce qui persiste se transforme, se modifie, évolue. Tout ce qui persiste est en devenir », nous dit Jean-Claude Ameisen. Les objets ont été pour moi ses synonymes de la transformation d’un passé vers un devenir réinventé.